L’abus de chlorophylle (suite et fin)

J’avais tout prévu : les achats, l’installation, les tests et les ajustements. Ca devait passer crème niveau timing. Jusqu’au 12 août, j’avais le temps de faire les choses dans l’allégresse et d’organiser mon absence pour que mes plantes n’en souffrent pas. Et puis pouf : j’ai décidé de me barrer plus tôt. Ca nous mis une semaine dans la vue à tous, et cette réduction soudaine des délais, que je me suis auto-imposée façon coup de chaud chez Publicis, Fritel a appelé, ils leur faut la prez pour demain, a été d’une violence inouïe. Soudain je n’avais plus 15 jours mais 3 pour finir d’installer, tester et ajuster l’arrosage automatique. C’était court et ça transformait ma mission de Stéphane Marie en challenge de James Bond.

Beaucoup trop d’enjeu pour la béotienne en jardinage que je suis. Et pourtant, il était hors de question de renoncer. Je savais que j’en étais capable. J’ai accouché bordel.

J’y ai cru Jeannine, j’y ai cru. Je me suis accrochée, je n’ai pas lâché. Tuyau après tuyau, j’ai raccordé. Accroupie, la fatigue et la douleur irradiant le bas de mon dos, le vent fouettant mes frêles épaules, les gouttes de pluie cinglant mon visage (fait un temps de merde en ce moment à Paris), j’ai raccordé. Je suis allée au bout de ce foutu balcon. Parvenue à son extrémité, la dernière plante (un chèvrefeuille en pleine forme) équipée, je me suis relevée et j’ai parcouru le balcon dans le sens inverse afin de connaître le verdict de ce travail acharné: j’ai ouvert le robinet. Et j’ai attendu.

Des gouttes sont tombées dans l’olivier : il est le premier sur le tuyau de l’arrosage automatique. Puis le laurier rose, il est le deuxième. Dans le palmier aussi, ça s’est mis à couler, Seigneur j’en aurais pleuré de bonheur.

Alors j’ai poursuivi mon inspection, direction le quatrième, un dipladenia de toute beauté et là, stupeur, ça ne coulait plus. Rien, nada, walou. Pas une goutte. J’ai secoué un peu le tuyau pour faire mine d’agir mais évidemment ça n’a rien changé. Je me suis retourné vers le robinet, comme s’il allait me donner un conseil mais évidemment il ne parle pas. J’ai vérifié l’installation et puis j’ai commencé à m’auto-flageller en me traitant d’XXXXXXXXXXXXXXXXX. En substance je me reprochais de m’y être prise au dernier moment, de ne pas avoir le courage de braver les éléments, l’heure tardive et la flemme intersidérale pour trouver une solution, de partir en vacances et d’abandonner mes plantes, et mon ambition.

Et puis après, j’ai réalisé qu’à Paris en ce moment il fait un temps de merde. Elles vont tenir.

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