La nature me restructure

J’ai fait une expérience incroyable ce week-end. Je suis allée en forêt.

Fou non?

Je plaisante Jeannine ; c’est pas parce qu’on parle aux arbres qu’on perd son humour, restons caustiques.

En réalité c’est quand même assez fou à maints égards. Le fait même de penser « Tiens, c’est une période idéale pour aller admirer les couleurs chatoyantes de la végétation et respirer au grand air » est une révolution en ce qui me concerne. Jusqu’ici l’automne naissant – la pluie fine, la lumière tombante, le froid humide – était synonyme de calfeutrage. Mais ce week-end j’ai eu comme un élan, soudain et inexpliqué : une envie de nature. D’aller dehors, de prendre le temps, de marcher sans but.

Entre nous soit dit, marcher sans but : farfelu. J’ai tellement marché sans but que j’ai fait un détour de bâtard. A force de vouloir me laisser porter par la vie, je me suis retrouvée à l’autre bout du parc et j’ai parcouru un nombre beaucoup trop élevé de kilomètres pour rejoindre la civilisation. En talons. Je n’avais pas anticipé que marcher dans la terre boueuse et les feuilles mortes nécessite un équipement spécial. Que je n’ai pas de toute façon, donc l’aurais-je anticipé, ça n’eut rien changé mais disons que les bottes à talons ont donné à la promenade un côté sportif que je n’avais pas prévu. C’est fâcheux mais si l’on se place du côté objectif de vie, le résultat est exceptionnel : j’ai oxygéné mon cerveau et renforcé mon cul, que demande le peuple ?

Et je me suis délectée du panorama, de la juxtaposition des mille couleurs, du bruissement des feuilles sous mes pieds, de l’odeur si caractéristique de la forêt, du grand air que je pouvais respirer à pleins poumons. J’ai savouré pleinement le beau qui m’entourait et mesuré ma chance de pouvoir l’admirer. Ce grandiose si accessible, cette oeuvre d’art à portée de main, cette harmonie parfaite et rassurante.

 » La beauté touche les sens et le beau touche l’âme.« 

La Vie, mon corps et mon esprit te remercient.